Le mentorat dans l’armée américaine: Une nécessité, Pas un mythe

Après plus de deux décennies de guerre mondiale contre le terrorisme, les États-Unis en sont maintenant à la troisième étape de ce qu’on appelle le Syndrome d’adaptation générale.

Cette théorie de 1936 décrit la réponse d’un corps au stress, la divisant en trois phases: réaction d’alarme, résistance et épuisement. Indépendamment de ses opinions personnelles concernant le retrait militaire américain d’Afghanistan, il est clair que l’ambiance nationale plus large a été celle d’un soulagement blasé.

Pour cette raison, l’armée doit maintenant prioriser le tri de ses blessures, qu’elles soient basées sur l’image, personnelles ou professionnelles.

Dans une armée qui passe de la contre-insurrection au maintien de la paix mondial, le mentorat dans les rangs est plus que jamais nécessaire.

Origines du mentorat

Un bref rappel des origines du terme mentorat peut souligner sa pertinence dans le contexte actuel.

L’Odyssée d’Homère développe son protagoniste Ulysse à travers son voyage éponyme avec l’aide de pairs et d’adversaires. Cependant, c’est la croissance que le fils d’Ulysse, Télémaque, reçoit du sage Mentor qui révèle vraiment les avantages d’un mentor constructif dans son voyage.

Mentor, un conseiller sorcier d’Ulysse, encouragea Télémaque à se développer personnellement en défendant sa mère des prétendants avides de pouvoir pendant l’absence prolongée d’Ulysse pendant la guerre de Troie.

Mentor finit par révéler son identité comme n’étant autre qu’Athéna, la Déesse grecque de la Sagesse. Ce lien explicite entre la sagesse et la capacité de mentorat peut être à découvert, mais les racines sont cruciales.

Mentors militaires

Les mentors militaires ne sont pas seulement capables, mais disposés à partager leur expérience personnelle et professionnelle avec ceux qui se trouvent à proximité immédiate. Un mentoré est prêt et disposé à recevoir et à mettre en œuvre ces conseils, tant en service qu’en dehors.

Le mentorat peut être divisé en trois grandes catégories: un supérieur offrant du mentorat à un subordonné; un subordonné demandant du mentorat à un supérieur; ou, de manière optimale, un lien subordonné/ supérieur mutuellement développé.

Les deux premiers exemples sont largement unidimensionnels et peuvent être difficiles à équilibrer. Un membre du service supérieur consacrant du temps hors de son emploi du temps pour offrir des conseils à un membre du service moins expérimenté peut facilement apparaître comme du favoritisme, tout comme un membre du service junior demandant un conseil à un senior peut sembler sycophantien.

Bien que les deux situations soient ostensiblement positives, l’aphorisme “la perception est la réalité” nécessite un échange bilatéral d’idées pour s’assurer qu’une relation de mentorat soit propice et bénéfique pour les deux parties impliquées.

 Soldats de l'Équipe de Combat de la 173e Brigade Aéroportée
Soldats de l’Équipe de Combat de la 173e Brigade Aéroportée. Photo: Armée américaine

Déficit de capacités

Le mentorat militaire a été un sujet de conversation aussi longtemps que la structure des grades a existé, mais il y a encore une pénurie de recherches et de résultats publiés sur le sujet.

Mentorat officiel aux États-Unis Preuves militaires, Questions persistantes et recommandations, publiées dans la revue du Naval War College de 2010, citent le contraste entre des taux de mentorat disproportionnellement élevés chez les officiers supérieurs et des taux étonnamment bas chez les officiers subalternes.

Alors que plus de 87% des officiers du pavillon de la Marine ont reçu un mentorat à un moment donné de leur carrière, moins de 50% des aspirants de l’Académie navale américaine ont pu identifier un mentor solide au cours de leur expérience de premier cycle dans les semaines suivant l’obtention de leur diplôme.

Aucun des collèges de guerre d’autres branches du service n’a offert d’informations publiées sur le mentorat. Minimiser ce fossé entre le mentorat des officiers subalternes et l’expérience des officiers supérieurs est un manque crucial de capacités dans l’armée.

Une armée post-Guerre mondiale contre le terrorisme doit donner la priorité à la reconnaissance et à la culture des talents par le biais de liens de mentorat de développement pour encourager l’engagement des futurs militaires envers la profession.

Faire du mentorat une priorité

L’Armée américaine fait déjà connaître le mentorat par le biais de son outil de suivi de carrière de l’armée en ligne et du Manuel textuel de mentorat de l’Armée, mais aucune de ces mesures n’a été acceptée par le public ni même largement sensibilisée.

Une solution optimale au manque de mentorat militaire consiste à commencer par un regard entièrement nouveau sur les relations entre mentors et mentorés. Les forums pour le mentorat contemporain varient considérablement des clubs de lecture aux salles de discussion Outlook 365, mais il existe une discordance à l’échelle militaire entre l’importance vitale du mentorat et sa mauvaise mise en œuvre qui condamne la situation à l’échec sans ajustements importants.

L’ajout d’une section à un Rapport d’évaluation des sous-officiers ou à un Rapport d’évaluation des officiers demandant la contribution de subordonnés choisis au hasard est un point de départ potentiel pour un militaire qui doit inclure le mentorat comme l’une de ses plus grandes priorités.

La sagesse non partagée ne profite en rien à une organisation. Les militaires devraient immédiatement entreprendre une analyse minutieuse de la façon de favoriser une culture de mentorat bidirectionnel dans l’ensemble de leurs rangs à mesure qu’ils progressent vers de nouveaux défis.

 Headshot William H. Scott William H. Scott est un capitaine de l’Armée qui suit actuellement le Cours de carrière du Capitaine du Renseignement militaire à Fort Huachuca, en Arizona. Il a servi dans le Deuxième Régiment de cavalerie, déployé à l’appui de l’opération Enduring Freedom, et est honoré d’être un Rakkasan entrant avec l’équipe de combat de la Troisième Brigade à Fort Campbell, dans le Kentucky, en janvier 2022.

Les points de vue et opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale du Poste de défense.

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